Proche
de la plaidoirie (qu'on réservera au domaine juridique), le
plaidoyer est, avec le réquisitoire, un travail d'écriture qu'on
rencontre à l'examen de plus en plus fréquemment. Même si on reste
toujours indulgent quant à la stricte observance de leurs formes
rhétoriques, ces types d'exercices exigent une certaine maîtrise du
vocabulaire et de la syntaxe dans la mesure où il s'agit de rester
fidèle au registre
oratoire.
Celui-ci donne au texte une acuité et une tension particulières qui
constituent un bon aboutissement de l'étude des formes
argumentatives.
Plaidoyer
et réquisitoire appartiennent au genre judiciaire. On sait que la
rhétorique classique reliait les discours à trois situations
fondamentales :
-
l'orateur défend ou attaque quelqu'un à cause d'un acte commis dans le passé, pour persuader de l'innocence ou de la culpabilité : c'est le genre judiciaire;
-
il s'adresse à une assemblée afin de la persuader de prendre une décision qui concerne l'avenir : c'est le genre délibératif;
-
il vante les mérites ou critique les défauts d'une personne ou d'une institution : c'est le genre épidictique.
Mais,
comme il en est de tout classement, ces catégories sont poreuses :
un même texte peut, par exemple, conjuguer les formes classiques du
judiciaire et de l'épidictique. C'est autour de ce mélange que
s'inscrit notre séquence : éloge et blâme, qui appartiennent plus
précisément à l'épidictique, rejoignent naturellement les
registres mis en œuvre dans le plaidoyer ou le réquisitoire, qui
ressortissent au judiciaire. Dans toutes ces productions, en tout
cas, la littérature reconnaît l'une de ses vibrations
fondamentales, chargée toujours des accents de l'amour ou de la
haine.